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Se chauffer et moins polluer : faut-il abandonner les chaudières au fioul ?

18/12/2017  |   |   | 

Le fioul reste le recours majoritaire des Français pour le chauffage domestique individuel. Pourtant, il présente un bilan sanitaire et écologique inquiétant. C’est pourquoi le gouvernement prévoit d’accompagner la transition des ménages souhaitant remplacer leur chaudière par des moyens alternatifs de chauffage.

Le fioul, combustible dérivé du pétrole, est à ce titre considéré comme une énergie « fossile ». Aujourd’hui en France, 24 % des Français préfèrent le fioul au gaz et à l’électricité, et il représente l’énergie principale pour le chauffage de 4,6 millions de foyers (3,6 millions de maisons individuelles et près d’un million de logements collectifs). Sa consommation est dépendante de deux principaux facteurs : les variations de son prix et la météo. Ainsi, les vagues de froid qui ont frappé l’hexagone d’octobre à janvier 2016-2017 ont provoqué une hausse ponctuelle de 30 % de la consommation.

La tendance globale du recours au fioul tend à la baisse. Le pays est passé d’une moyenne 20 milliards de mètres cubes de fioul par an à la fin des années 90 à 15 milliards en 2010. Mais le phénomène s’est inversé depuis l’été 2015 du fait de la dégringolade du prix du pétrole – et incidemment du fioul.

Des contraintes sérieuses pour la santé et l’environnement

Malgré son recours encore majoritaire en France, le fioul rencontre de sérieuses contraintes. Tout d’abord le fioul exige un espace conséquent pour accueillir une cuve – généralement de 1500 litres ou plus pour un logement individuel. De plus, le fioul reste cher (2375 € par an en moyenne ) malgré les évolutions favorables du marché : chauffer 1m2 au fioul revient à 15 €, contre 14 euros pour l’électricité et 12 € pour le gaz. Mais avant tout, ce qui concentre le plus de critiques à l’égard de ce combustible est son bilan écologique. Comme les autres énergies fossiles, il génère une pollution extérieure et intérieure.

De fait, la combustion du fioul rejette des quantités importantes CO2 (300 g de CO2 par kWh), avec les conséquences sur le climat qu’on connait. Mais il dégage aussi durant sa combustion du soufre – qui se combine à l’oxygène pour former du dioxyde de soufre (SO2), nocif pour la santé – de l’oxydes d’azote et des particules fines, toxiques à la fois pour l’homme et l’environnement. En outre, une mauvaise combustion risque de produire du monoxyde de carbone – un gaz dangereux incolore et inodore responsable de plusieurs intoxications mortelles en France.

L’Accord de paris, une promesse de changement

Cependant, dans la dynamique lancée par la COP 21, les choses changent. Afin d’encourager les ménages à entamer une transition vers des moyens de chauffage moins polluants, le Ministère de la Transition écologique et solidaire a imaginé le « paquet solidarité climatique ». Les mesures qu’il contient s’adressent en particulier aux ménages modestes et vise à les aider à lutter contre le changement climatique et la pollution de l’air intérieur. Ainsi, les « certificats d’économie d’énergie » vont aider au financement du remplacement d’une chaudière au fioul par un chauffage à énergie renouvelable.

A partir de 2019, cette mesure permettra à tous les ménages désireux de faire le saut et de s’engager dans des travaux de bénéficier d’une aide publique indexée sur leurs revenus. Elle pourra aller jusqu’à 3000 euros.

Les alternatives émergentes : le chauffage au bois et la pompe à chaleur

Le chauffage au bois est une alternative populaire pour remplacer sa chaudière au fioul. Il présente à la fois un confort économique et un certain charme rétro indéniable. Une étude de l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (Ademe) publiée en 2014 révélait ainsi que plus de 7 millions de Français avaient fait ce choix. Mais attention, si elle présente un bilan moins mauvais que le fioul, la combustion du bois est tout de même très polluante. « Comme n’importe quel combustible, le bois qui brûle crée de la pollution : monoxyde de carbone, particules fines, dioxyde d’azote,[etc.]  » souligne le site Consoglobe.com.

Et ce tout particulièrement lorsque le modèle n’est pas à la pointe. « Un poêle à bois non certifié émet autant de particules fines en neuf heures d’utilisation qu’une voiture au Canada qui parcourt 18 000 kilomètres dans une année » met en garde André Germain, de l’association Environnement Canada. Aussi, pas moins de 96 % des 100 000 tonnes de particules fines qui sont produites tous les ans dans l’Hexagone, sont dues à des appareils à bois bûche. En Ile-de-France, le bois représente plus de 90 % des émissions du secteur résidentiel alors qu’il ne représente que 4 % des besoins de chauffage.

Une autre alternative pour chauffer un logement est la Pompe à chaleur (PAC). Si ces appareils sont relativement récents, et à ce titre présentent encore un coût d’installation élevé, ils n’en sont pas moins le moyen le plus écologique et le plus économique pour se chauffer en France. La PAC air/air, qui capte l’énergie à l’extérieur de l’habitation, et la PAC géothermie, qui capte l’air souterrain, pour l’injecter à l’intérieur du bâtiment afin de réguler la température. L’électricité consommée par une PAC sert principalement à faire fonctionner le compresseur, et produit entre 2 et 4 fois plus de chaleur que l’énergie électrique nécessaire à son fonctionnement.

Cette bonne performance limite la consommation – et donc la facture mais aussi les émissions de CO2. C’est pourquoi l’Etat encourage aujourd’hui ouvertement le recours à une PAC via le Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique (CITE). Comme ce système souffre encore d’un prix d’installation élevé, les ménages modestes ne pouvaient parfois pas s’équiper. Cette aide propose un remboursement de 30% des frais – avec un plafond à 8 000 € ou 16 000 € pour un couple soumis à imposition commune. Ce pourcentage est calculé sur la somme totale, moins les éventuelles autres aides et subventions reçues.

Merci à @lemondedelenergie.com