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Quand le solaire explose partout sauf en... France

14/11/2017  |   |   | 

Le photovoltaïque est l’énergie qui connaît le plus fort taux de progression. Le boom est mondial. Un pays reste toutefois à la traîne, la France. Explications. 

 

La France est encore très en retard sur le développement d'énergie solaire.

C’est dans un climat morose que s’est ouvert ce matin la COP 23 à Bonn. Deux ans après la COP 21 de Paris, les efforts entrepris en matière climatiques restent insuffisants. Et beaucoup d’experts estiment la bataille des 2 degrés d’ores et déjà perdue. Pourtant, il existe une énergie décarbonée qui cartonne. C’est le photovoltaïque. L’an dernier, il a crû de 50% pour atteindre plus de 74 gigawatts. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le solaire a pour la première fois affiché une croissance plus rapide qu'aucune autre source d'énergie. Tous les jours, des contrats de parcs solaires sont décernés. Ce lundi 6 novembre, EDF Energies Nouvelles et EREN Renewable Energy dont Total a pris 23% du capital ont annoncé les mises en service de trois centrales photovoltaïques en Inde d’une capacité de 87 megawatts. Fin octobre, ce même EDF EN gagnait un contrat solaire de 100 MW en Egypte, alors qu’un autre groupe français, Voltalia, remportait un projet de 25 MW.

Un coût qui a chuté

Partout dans le monde, fleurissent des parcs solaires. C’est dans les régions ensoleillées (Chine, Afrique du Sud, Moyen-Orient, Mexique, Maroc…) que le boom est le plus impressionnant. Lors de la COP 21 à Paris, l’Inde a quintuplé ses objectifs solaires. New Delhi qui veut s’affranchir des énergies fossiles et en premier lieu du charbon, vise désormais 100 gigawatts solaires en 2022.  Et dire qu’au début de la décennie, le photovoltaïque semblait encalminé en raison de son prix prohibitif. En 2009, le megawattheure solaire coûtait 179 dollars d’après une étude Lazard, contre 123 pour le nucléaire, 111 pour le charbon, 85 pour l’éolien et 83 pour le gaz. A l’époque, sans subventions, le photovoltaïque n’avait pas d’espace économique pour prospérer. Depuis, avec les progrès de la technologie des cellules et les effets d’échelle sur les ventes de panneaux, le coût du solaire a plongé de 72%. Aujourd’hui, il est, éolien excepté, la moins chère des énergies : 50 dollars le Mwh. Un chiffre qui n’est qu’une moyenne. Comme les lots solaires sont décernés à l’issue d’enchères inversées, on assiste régulièrement à des records de prix à la baisse. Au Chili, un projet solaire s’est réalisé à 29,10 dollars le Mwh. Et à Abou Dhabi (Émirats arabe unis), une centrale électrique va proposer un tarif de… 21,5 euros le MWh. A ce prix-là, plus besoin de subventions.

La France très en retard

La France, en revanche, est en retard. Alors que les tarifs ont dégringolé, passant de 300 euros le MWh en 2010 à 55 euros aujourd’hui, notre pays ne compte que 7 GW solaires installés (contre 50 pour l’Allemagne où l’ensoleillement est pourtant moins élevé). « L’an dernier, on a enregistré seulement 500 MW raccordés », déplore Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables. Ce record à la baisse s’explique essentiellement par la politique erratique des gouvernements précédents. « Après la fin du moratoire en 2011, les tarifs pour les installations supérieures à 100 KW ont été supprimés et remplacés par des appels offres très irréguliers, ce qui a participé à la désorganisation de la filière», poursuit Jean-Louis Bal. Pour atteindre les 18 et 20 GW de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) prévus pour 2023, il faudrait une cadence annuelle des installations de 2000 MW. Soit un quadruplement du rythme actuel. Un objectif aujourd’hui hors de portée.

Merci à @challenges.fr