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Montée en flèche des coûts du nucléaire en France

28/11/2016  |   |   | 

 

Le coût de l’énergie nucléaire produite par le parc existant en France pourrait bondir de deux tiers dans les années à venir, comparé à 2010, dopé par l’explosion des coût auxquels EDF fait face pour étendre la durée de vie de ses réacteurs, selon des experts.
Cette flambée des coûts sonne le glas de l’âge d’or de la rente nucléaire française, favorisant l’émergence des énergies renouvelables dont les coûts de production s’effondrent, selon l’un d’entre eux.
 
« On n’est pas très loin d’un équilibrage entre les renouvelables et le nucléaire », a déclaré à Montel Jacques Percebois, directeur du centre de recherche en économie et droit de l'énergie (CREDEN) à l’université de Montpellier. 
 
Ce dernier,  ouvertement « pro-nucléaire », évalue le coût courant de l’énergie nucléaire issue du parc existant dans une fourchette de 60-70 euros/MWh, un bond de 30% par rapport au coût de 49,6 euros/MWh évalué par la cour des comptes en 2010.
 
Yves Marignac, président de Wise-Paris, une agence indépendante d'information et d'études sur l’énergie, estime que ce coût va grimper dans les années à venir à 70-90 euros/MWh, dopé par les maintenances lourdes et les investissements massifs en cours et à venir.
 
Le coût de production du nouveau nucléaire se chiffrerait, quant à lui, à 90-110 euros en fonction des hypothèses retenues.
 
Coûts des énergies vertes plongent
A contrario, le coût des énergies renouvelables chute, soulignent les experts. 
 
L’éolien terrestre se situerait entre 70 et 80 euros/MWh et le photovoltaïque - plus variable en fonction de sa localisation - entre 60 et 80 euros, selon eux.
 
Si l’éolien offshore se maintient à un niveau très élevé entre 100 et 200 euros/MWh, certaines appels d’offres tendent à démontrer que les électriciens sont prêts à grignoter leurs marges afin de gagner des parts de marché. 
 
 La semaine dernière, l’électricien suédois Vattenfall a remporté un appel d’offre pour le projet Kriegers Flak, le plus grand parc éolien offshore du Danemark, avec une offre à 49,90 euros/MWh.
 
 « La bascule entre le nucléaire et les énergies renouvelables est en train de s’opérer », rebondit Yves Marignac. Et d’ajouter : « L’impact des besoins d’investissement pour le renforcement du parc et sa prolongation sur le coût courant économique amène celui-ci au moins au niveau de coûts complets dans les renouvelables. »

Jacques Percebois tient néanmoins à nuancer : « Il faut tout de même tenir compte du coût de l’intermittence et ajouter en moyenne 15 euros/MWh au coût des renouvelables, (financés par le biais des consommateurs). On peut néanmoins s’attendre à ce que ce surcoût diminue dans un avenir proche puis disparaisse par la suite ».

La chute vertigineuse du coût des renouvelables, la faiblesse des tarifs régulés ainsi que la perspective d’investissements colossaux pourraient finalement avoir raison du tout-nucléaire, l’idéologie énergétique dominante en France depuis quatre décennies.
 
« Si on tient compte de la possibilité d’effacement, que les renouvelables baissent et que l’on utilise en priorité les renouvelables au niveau local, on peut concevoir que certains réacteurs ne soient pas autorisés à être prolongés au delà de 40 ans. On va peut-être vers ça »,
conclut Jacques Percebois.

 

Merci à @Montel