Les vélos Bee's : Concept novateur et original !
Oxygn : Quelle a été le point de départ de l’idée des vélos Bee’S ?
Etienne Grodard : L’essai d’un vélo électrique en décembre 2012. J’ai eu l’occasion de faire un test sur un vélo électrique et en circulant, j’ai imaginé tout ce qu’on pouvait faire en mixant le solaire et le vélo électrique.
O : Est ce que tu peux nous dire quelques mots sur le concept des vélos Bee’s ?
EG : Tout simplement, ce sont des vélos électriques normaux qui sont alimentés par le courant classique avec un transformateur, un petit chargeur. Ils sont solaires en quoi ? Parce que j’ai développé en parallèle une station de recharge pour les vélos.
La station en elle-même, ce sont des containers que nous réhabilitons, nous faisons équiper tout en électrique et nous installons une petite centrale sur le toit du container. Nous avons fait installer une pente ad hoc, calculée en fonction de la région où nous sommes. Nous l’avons faite de manière a peu près standard de manière à pouvoir l’adapter. Là pour l’instant, nous sommes sur une structure fixe mais on peut imaginer mettre des structures pour optimiser la production sachant que nous n’avons pas de souci de grosse production, nous n’avons pas de business plan derrière. L’objectif c’est vraiment de subvenir aux besoins de recharge d’une quinzaine de vélos et pas simultanément d’ailleurs, et du chauffage et du refroidissement de la station, ainsi que les quelques besoins électriques pour la carte bleue, le frigo, les sanitaires.
O : Les containers sont situés où et sont fabriqués où ?
EG : Aujourd’hui nous avons toujours le projet pilote qui est a été installé la première année à Tholonet. Et cette année, il était en production à la Roque d’Anteron.
Les containers sont fabriqués au Port de Marseille. Par la suite, j’envisage de trouver une société pour le faire nous-même. Là, nous nous orientons plutôt vers des bornes de recharge pour accompagner l’installation des vélos dans les entreprises. C’est une autre facette de notre activité, développer le B to B, et les collectivités puisque nous répondons à des appels d’offres comme récemment sur Aix en Provence par exemple. Généralement, les collectivités achètent d’abord sur appel d’offre des vélos et la question de la recharge, du stockage et de l’entretien, ils ne se la posent pas tout de suite. Nous sommes sur un marché qui est plus près du marché de l’automobile que du marché du cycle traditionnel, qui nécessite donc de l’entretien et des pièces détachées.
O : Comment se passe la location, il faut demander le vélo ou c’est le container qui peut venir pour faire des journées entreprises par exemple ?
EG : Justement, comme c’est un container, la station ne se déplace pas hyper facilement, elle vient pour la saison. Nous discutons avec les pouvoirs publics, nous faisons l’animation dans des villages autour des grandes cités de manière à ce que les communes qui n’ont pas de moyen d’investir dans du vélib’ ou autre, là c’est plus pour de l’animation touristique.
O : D’accord, donc c’est tout le concept du cyclotourisme non ?
EG : C’est ça, aujourd’hui notre clientèle c’est le cyclotourisme. On se fait connaître depuis cette année au travers des tours operator, puisque nous proposons en même temps des circuits. Nous allons au bout du service, c’est à dire que ce n’est pas du vélib simple, on ne vient pas prendre son vélo et on s’en va, il y a tout un accompagnement du client pour lui faire découvrir l’endroit où nous nous sommes implantés. En général, nous avons une période de repérage pendant la saison hivernale où nous repérons quelques circuits phares et après les client vont choisir d’aller à tel ou tel endroit, mais nous les conseillons d’aller vers des endroits clefs.
O : Il y a un guide qui leur fait faire la visite ?
EG : Nous pouvons faire l’accompagnement, mais uniquement pour les groupes entre 5 et 10 personnes. Un accompagnateur se paye à la journée, ce sont des gens qualifiés, donc c’est une prestation qui est payante. En revanche, sur la station il y a une personne qui s’occupe de l’accueil, ça fait partie du concept. Elle est là pour mettre à la route, conseiller, régler les vélos etc…
O : Quelles sont les perspectives d’avenir du coup pour ce concept ?
EG : Pour l’instant, nous sommes dans les années test, nous sommes entrain de tester ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. L’avenir c’est de pouvoir avoir des point relais un peu partout, que ce soit au travers de station complète comme la station avec le container, ou alors de bornes de recharge toutes simples pour pouvoir proposer des tours beaucoup plus longs. Actuellement, nos vélos ont une autonomie de 50 à 70 km, et on a des clients qui font facilement 70 à 80 km par jour, donc il leur faut un point de recharge que ce soit dans un restaurant ou sur une borne de recharge extérieur.
O : Les vélos se rechargent sur les mêmes bornes que les voitures ou ce sont des bornes spécifiques ?
EG : Non, il faut des bornes spécifiques. Nous pourrions nous plugger sur des bornes de voitures, mais il faut qu’il y ait une prise de 120 volts. C’est très compliqué avec le solaires les bornes de voiture, ça demande trop de puissance et le marché s’oriente vers la recharge rapide qui demande un ampérage phénoménal.