ISI

 

Oxygn.fr
Oxygn Energies
Oxygn Hydro
Oxygn Invest
Site en cours de modification

Les investissements verts toujours insuffisants en France en 2017

12/12/2017  |   |   | 

A l’heure où s’ouvre le One Planet Summit à Boulogne-Billancourt, la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique nécessitent de plus en plus d’investissements en faveur du climat. Mais selon le groupe de réflexion I4CE émanant de la Caisse des Dépôts, l’ensemble des investissements verts matériels (hors recherche) consentis en France seraient toujours insuffisants pour espérer atteindre les objectifs que s’est fixé le pays.

Un écart de 20 à 40 milliards d’euros chaque année

Publiés mercredi 6 décembre dans le Panorama annuel des financements climat en France de l’Institute for Climate Economics (l4CE), les chiffres de l’investissement vert dans l’Hexagone sont loin d’être encourageants. Après avoir augmentés de manière régulière jusqu’en 2013 pour atteindre 31,8 milliards d’euros, les investissements en faveur du climat sont depuis restés stablesautour de 32 milliards d’euros (31,8 milliards en 2016 et 31,5 milliards en 2017).

L’an dernier, comme cette année, il y a eu un écart « de 20 à 40 milliards d’euros » entre les investissements qui ont été réalisés et les besoins annuels à mobiliser, note l’Institute for Climate Economics (I4CE). En 2016 et 2017, près de 32 milliards d’euros ont été investis, alors que pour atteindre les objectifs fixés dans la stratégie nationale bas carbone et la feuille de route énergétique à horizon 2030, il faudrait investir entre 45 et 60 milliards d’euros par an jusqu’en 2020, puis entre 50 et 70 milliards d’euros par an entre 2021 et 2030. A horizon 2030, « cela représenterait environ 3% du PIB français ou 20% des investissements dans le pays », a souligné Hadrien Hainaut, chef de projet à l’I4CE lors de la présentation de ce rapport à l’Assemblée nationale.

L’efficacité énergétique, premier secteur d’investissement

« Cette stagnation cache toutefois des évolutions contrastées entre les secteurs », a-t-il nuancé. L’amélioration de l’efficacité énergétique a mobilisé 14,5 milliards d’euros l’an dernier (+400 millions par rapport à 2015), quand 9,2 milliards d’euros ont été dépensés dans les infrastructures durables et 5,3 milliards dans les énergies renouvelables. Deux domaines où les dépenses stagnent depuis plusieurs années mais qui promettent toujours de fortes perspectives de croissance dans les années à venir. Les nouvelles normes imposées par le gouvernement dans le secteur du bâtiment et les incitations fiscales pour la rénovation énergétique devraient bientôt se faire ressentir sur l’orientation des financements, et les énergies renouvelables bénéficieront progressivement des progrès technologiques et de la baisse de leur coût de production. La baisse de ces coûts leur permettra à court terme de passer du statut de niche au statut de solution préférée comme source d’énergie, malgré la baisse des prix des énergies fossiles. « Les panneaux solaires sont le meilleur exemple. Leur coût a baissé de moitié depuis 2010 et devrait baisser encore de 60% dans les dix prochaines années », affirmait l’Irena dans un rapport en janvier 2017.

Rappelons que les investissements en faveur du climat regroupent l’ensemble des dépenses qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, le nucléaire, la rénovation énergétique des bâtiments, les infrastructures de transports durables ou les secteurs non énergétiques (agriculture, forêts, etc.). Ils représentent actuellement environ 10% de l’ensemble des investissements matériels français mais s’avèrent toujours insuffisants pour financer le processus de transition énergétique engagé par le gouvernement français.

L’Etat reste le plus gros investisseur vert

« En 2014, année de référence de l’étude, si les ménages et les entreprises privés ont réalisé 59% des investissements, plus de la moitié des financements (55%) ont été conduits par le secteur public (Etat, collectivités, fonds européens, banque publique d’investissement, etc.) » a poursuivi Hadrien Hainaut. Même son de cloche en 2016, les ménages ont été à l’origine d’un tiers des investissements réalisés (10,8 milliards), derrière l’Etat et les collectivités (11,4 milliards) et devant les entreprises commerciales (9,8 milliards), mais le secteur public conduit toujours « plus de la moitié » des financements réalisés en faveur du climat via le versement de subventions, d’aides ou de financement direct.

Malgré ce soutien public, sur certains secteurs comme la rénovation des logements, « on a encore du mal à voir comment parvenir à atteindre les objectifs ». Au regard de la tendance depuis 2013, « il y a besoin d’une accélération importante », en conclut Hadrien Hainaut. La feuille de route de la transition énergétique française stipule en effet qu’il faudrait doubler les ressources publiques entre 2016 et 2023 pour atteindre les objectifs de la loi sur la transition énergétique.

Merci à @lenergeek.com