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L'Energy Observer baptisé à Paris avant son grand voyage

24/07/2017  |   |   | 

Le catamaran sans voile ni moteur navigant grâce aux énergies renouvelables et à l’hydrogène était amarré jusqu’au 16 juillet au port du Gros Caillou. Il a quitté ensuite la capitale pour une expédition en France puis autour du monde.

« On a recomposé un bateau de légende ! », s'est enthousiasmé Victorien Erussard, le capitaine de l'« Energy Observer », juste avant le baptême du navire ce jeudi, au port du Gros Caillou à Paris. Lorsque le projet est né il y a quatre ans, il n'était pas évident, en effet, d'imaginer que le catamaran de course en fin de vie récupéré par son équipe - qui avait notamment remporté le Trophée Jules Verne sous le nom d'« Enza New Zealand » - serait reconverti en un bateau dernier cri autonome en énergie. Un bateau sans voile ni moteur fonctionnant grâce à différentes sources d'énergies renouvelables : il est doté de 120 mètres carrés de panneaux solaires, de deux éoliennes et d'un cerf-volant de traction de 150 mètres carrés. En cas de nécessité prend le relais l'hydrogène qu'il produit à partir d'eau de mer désalinisée et purifiée, grâce à un procédé d'électrolyse, puis de compression et de transformation via une pile à combustible.

Des technologies transposables

L' « Energy Observer » est « un laboratoire vivant navigant », a poursuivi Florence Lambert, directrice du CEA-Liten, laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux, et marraine du bateau. Testées dans les mois et les années à venir, « ses technologies vont pouvoir être transférées aux industriels ». « Si ce bateau peut être autonome [en énergie, NDLR], à terme, une ville, un quartier, un immeuble pourra être autonome », avait de son côté estimé un peu plus tôt Nicolas Hulot. Le ministre de la Transition écologique et solidaire, qui a suivi le projet depuis sa genèse, est venu participer, ce jeudi, aux côtés de la maire de Paris Anne Hidalgo, au baptême de l'« Energy Observer ".

Mais le défi n'est pas seulement scientifique, il est aussi pédagogique. C'est le sens de « l'Odyssée » dans laquelle l'équipage de l'« Energy Observer » vient de se lancer, avec cette première halte à Paris. Le bateau, construit à Saint-Malo et mis à l'eau le 14 avril 2017, doit ensuite s'engager dans un périple en France, en passant par Boulogne-sur-Mer, Cherbourg, Nantes, Bordeaux, Marseille, Toulon puis Monaco. Avant d'entamer un tour du monde qui se poursuivra jusqu'en 2022 et le mènera d'abord en Méditerranée puis en Europe du Nord, avant l'Amérique, puis l'Océanie, l'Asie et enfin l'Afrique.

LES CHIFFRES CLEFS DE L'« ENERGY OBSERVER »

Longueur : 30,5 mètres (le catamaran d'origine en faisait 24,38)

Largeur : 12,8 mètres

Déplacement (masse du navire) : 30 tonnes

Vitesse cible : 8-10 noeuds

Emissions de CO2 et de particules fines : 0

Coût pour la recherche et développement et la construction du bateau : 5 millions d'euros

La « Calypso » des temps modernes

« Nous voulons faire de l'« Energy Observer » la « Calypso » des temps modernes [le bateau du commandant Cousteau, NDLR], a expliqué Jérôme Delafosse, le chef d'expédition. Il s'agit de reprendre la tradition de l'exploration, mais de l'aborder de manière différente. Nous ne partons pas pour conquérir, mais pour ouvrir la voie à un futur plus propre, partager notre expérience », a-t-il ajouté. Et également partir à la rencontre de tous ceux qui veulent oeuvrer en faveur de la préservation de la nature. Le documentariste, habitué à montrer dans ses films « à quel point l'homme a pu abîmer la planète », s'est aussi réjoui : « Ce bateau, c'est le moyen de passer du constat à l'action ». « Notre rêve serait que l'on soit un acteur majeur de la transition énergétique », a conclu Victorien Erussard, saluant au passage le soutien de ses 32 partenaires (AccorHotels, Delanchy et Thélem Assurances pour les principaux). Et pourquoi pas d'ouvrir la voie à d'autres initiatives.

L'« Energy Observer », bateau du futur

 

Merci à @lesechos.fr