L'Allemagne veut concurrencer Tesla dans les batteries

Des industriels allemands s’apprêtent à rendre public un vaste projet d’unité de fabrication de batteries au lithium-ion qui a l’ambition de rivaliser avec la Gigafactory que Tesla vient de mettre en service dans le désert du Nevada.

Cinq sites sont candidats en Allemagne, et dans un pays voisin, pour accueillir cette nouvelle usine qui aura une capacité de production de 34 gigawattheure (GWh) par an,  équivalente à la Gigafactory de Tesla. Le lauréat sera désigné au mois de septembre. Le projet est porté par Holger Gritzka (ancien responsable de ThyssenKrupp AG) à la tête d’un consortium (TERRA E) de 17 entreprises allemandes. Il a convaincu le gouvernement d’apporter son soutien au projet et les travaux devraient débuter à la fin 2019 pour une pleine capacité qui devrait être atteinte en 2028.

Ce projet démontre la capacité de l'industrie allemande, à préparer une nouvelle étape de la révolution énergétique. Les batteries au lithium-ion permettent, en effet, de stabiliser les flux variables d'électricité éolienne et solaire sur les réseaux électriques. Ces mêmes batteries alimenteront également les millions de véhicules électriques qui devraient sortir des chaînes de production allemandes au début de la prochaine décennie.

« Nous devons avoir une meilleure technologie que nos concurrents », a déclaré Gritzka, qui a souligné l’avance concurrentielle dont bénéficiera le projet dans le domaine de la robotique et la production automatisée.

La capacité mondiale de production de batteries devrait  doubler d'ici 2021, pour atteindre 278 GWh, contre 103 GWh aujourd’hui, selon une étude de Bloomberg New Energy Finance. 

Les fabricants d'électronique en Asie, parmi lesquels, les coréens LG et Samsung, contrôlent actuellement le marché. Tesla deviendra le premier fabricant de batteries au monde, lorsque  la construction de Gigafactory sera terminée. D’un coût de 5 milliards de dollars, elle aura une capacité de 35 GWh par an.

L'aval de Merkel

Certains membres du consortium TERRA E (dont les noms n’ont pas été divulgués) pourront également devenir ses clients.  Le projet, bénéficie de 5,2 M€ de subventions  du ministère allemand de l'Éducation et de la Recherche et aurait besoin au total, d'un milliard d'euros d’aide avant sa mise en service, selon les déclarations du PDG.

TERRA E cherche des investisseurs stratégiques, attirés par une recherche sur financements publics et bénéficiant du soutien de la chancelière Angela Merkel. En mai, la chancelière avait  déjà soutenu une autre usine d’assemblage de batteries au lithium-ion pour Daimler, qui produit les voitures de luxe Mercedes-Benz et Maybach.

L'article en anglais sur le site de Bloomberg

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