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Economies d'énergie : le boom des opérations à 1 euro

10/05/2017  |   |   | 

Isolation quasi gratuite des combles et pack de LED à prix cassé s'envolent.
Des investissements financés sur la facture d'énergie des ménages.

« Isolation des combles à 1 euro ! » « 5 ampoules LED gratuites ! » Sur Internet, les opérations fleurissent pour proposer aux ménages les plus modestes (avec un plafond de revenus d'environ 40.000 euros pour une famille de 4 personnes en Ile-de-France) de quoi faire des économies d'énergie à prix plus que cassé. « Une fois n'est pas coutume, UFC- Que Choisir ne met pas en garde contre ces offres-là. Elles existent bien et n'ont rien de malhonnête », validait il y a quelques mois sur son site Internet l'association de consommateurs.

Ces offres connaissent un succès croissant. « Nous programmons en ce moment 3.000 chantiers d'isolation de combles par mois », indique Audrey Zermati, directrice de la stratégie de la PME Effy (ex-Certinergy). Son concurrent Primesenergie.fr, affiche de son côté 2.000 opérations de ce type par mois, quand GeoPLCprévoit d'avoir engagé 500 chantiers de combles à 1 euro à fin avril. « On l'a lancé en priorité vers les ménages ayant profité de notre opération d'ampoules gratuites, ce qui a permis d'arriver avec un capital confiance énorme », explique Hugues Sartre. La PME estime avoir déjà équipé 3 millions de ménages en ampoules LED à prix réduit (« Les Echos » du 10 juin 2016).

Pour parvenir à ces niveaux de prix, les offres sont en fait financées par subvention, via le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE), qui oblige depuis dix ans les fournisseurs d'énergie (d'EDF à Total en passant par Leclerc ou Carrefour pour leurs stations-service) à réaliser des économies d'énergie chez leurs clients, en direct ou via des opérateurs tiers, en versant, par exemple, des primes à l'acquisition d'une chaudière moins énergivore ou en faisant réaliser des travaux d'isolation. Pour l'opération Combles à 1 euro, tous sont en partenariat avec des fournisseurs de laine de verre (Rockwool, Isover...) et des petits artisans pour faire baisser les coûts.

Vocations et dérapages

« L'enjeu est de massifier et d'industrialiser le dispositif », explique Audrey Zermati. « Quand un client est intéressé, on paie l'artisan pour qu'il fasse les travaux et le client ne débourse rien », détaille Nicolas Moulin, fondateur de Primesenergie.fr. Charge à l'opérateur de récupérer la subvention acquittée par les fournisseurs, et dont le montant varie lui-même en fonction de l'offre et de la demande. Après une période de cours bas (« Les Echos » du 7 septembre 2015) qui a d'ailleurs entraîné le placement en procédure de sauvegarde de l'activité CEE de Certinergy (dont l'entreprise est sortie), le prix du CEE a d'ailleurs fortement remonté, facilitant les opérations à prix cassé.

Alors qu'il existe près de 400 opérations d'économies d'énergie financées par les CEE, la mode des offres à 1 euro suscite des vocations, et quelques dérapages. Après une fraude sur des travaux d'isolation à Nantes l'été dernier, un opérateur évoque 800.000 euros de perte depuis le début de l'année, pour cause de travaux déclarés mais non effectués. « Dans tous les systèmes déclaratifs, il y a des anomalies. Mais il y a un besoin d'écrémage, de professionnalisation et de contrôle », juge Nicolas Moulin, de Primesenergie.fr, qui n'exclut pas des mises en examen, voire des faillites.

Les fournisseurs d'énergie, eux, s'inquiètent de la montée en puissance des CEE. La ministre de l'Energie, Ségolène Royal, a annoncé mercredi avoir signé le décret actant un quasi-doublement des obligations pour 2018-2020, à 1.600 térawattheures cumac (cumulés et actualisés sur la durée de vie de l'équipement), dont un quart vers les ménages précaires. « Cela va représenter un coût supplémentaire de 2,2 milliards d'euros sur la facture globale d'énergie des consommateurs en 2018 », fait observer Engie.

Merci à @lesechos.fr